Une conseillère municipale portera les couleurs libérales dans LaSalle—Émard—Verdun
OTTAWA — La conseillère municipale Laura Palestini portera les couleurs libérales dans la circonscription montréalaise de LaSalle—Émard—Verdun lors de l’élection partielle devant être déclenchée d’ici tout au plus 11 jours, ce qui constituera un test pour les libéraux de Justin Trudeau après avoir récemment échoué à conserver un autre château fort au centre-ville de Toronto.
Dans un communiqué annonçant sa nomination, le Parti libéral du Canada affirme vendredi que Mme Palestini a démontré «sa capacité à obtenir des résultats concrets pour ses voisins».
Le président de la formation politique, Sachit Mehra, y attaque aussi rapidement de front le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, lui reprochant de vouloir «faire des coupes massives dans les services sur lesquels les Québécoises et Québécois comptent».
Mme Palestini affirme qu’elle entend travailler à «construire plus de logements et protéger les locataires, renforcer notre système public de soins de santé, lutter contre les changements climatiques tout en créant de nouveaux emplois bien rémunérés, et faire en sorte de donner à chaque membre de notre communauté une chance équitable de réussir».
Laura Palestini a été élue à cinq reprises en politique municipale, dès 2005, dont quatre fois comme conseillère d’arrondissement de LaSalle. Elle siège actuellement au conseil municipal où elle représente ce même arrondissement.
Elle affrontera un autre conseiller municipal, Craig Sauvé, qui représente l’arrondissement Le Sud-Ouest. M. Sauvé porte les couleurs du Nouveau Parti démocratique, dirigé par Jagmeet Singh.
Le porte-parole du Parti libéral du Canada, Parker Lund, a refusé de répondre explicitement à des questions de La Presse Canadienne, notamment de confirmer que Mme Palestini n’a pas été élue lors d’une assemblée d’investiture et d’expliquer cette décision.
Un entrepreneur pour les conservateurs
Le Parti conservateur du Canada a pour sa part fait savoir dans un courriel que Louis Ialenti, «un propriétaire de petite entreprise plein de bon sens», sera son candidat.
M. Ialenti n’en est pas à ses premières armes aux côtés des conservateurs, ayant été leur candidat dans Saint-Léonard—Saint-Michel lors des précédentes élections générales en 2021. Il avait terminé deuxième avec un mince 10,5 % des suffrages, loin derrière la libérale Patricia Latanzio qui avait raflé le comté avec 69,4 % des votes.
Sur son profil LinkedIn, M. Ialenti se décrit comme un «passionné de mode, de droit et d’entrepreneuriat» qui oeuvre comme directeur de «l’une des marques de vêtements pour hommes sur mesure les plus importantes de Montréal, sinon du monde, Maison Cloakroom».
Il affirme détenir plusieurs diplômes dont un baccalauréat en administration des affaires de l’Université Bishop, à Sherbrooke, un autre en droit de l’Université de Queensland, en Australie, ainsi qu’une maîtrise en affaires internationales de l’Université de technologie du Queensland.
Et alors que l’élection partielle doit être déclenchée au plus tard le 30 juillet selon la Loi électorale, le Bloc québécois n’a toujours pas annoncé l’identité de son candidat. «Nous annoncerons le ou la candidat (e ) en temps et lieu», a déclaré la porte-parole Joanie Riopel.
La circonscription de LaSalle–Émard–Verdun a été laissée vacante par la démission de David Lametti le 31 janvier, quelques mois après que l’ancien ministre de la Justice a été exclu du cabinet lors du remaniement ministériel de l’été dernier.
M. Lametti a remporté trois élections consécutives depuis 2015, année de la création de la circonscription. Lors du dernier scrutin, en 2021, il a été réélu avec 42,9 % des voix. Le candidat du Bloc québécois suivait de loin (22,1 %) et celui du Nouveau Parti démocratique est arrivé troisième (19,4 %).
À la fin juin, les électeurs de Toronto–St. Paul’s, dans la capitale ontarienne, ont transmis un message on ne peut plus clair aux troupes de Justin Trudeau en élisant le candidat conservateur dans ce qui était considéré comme un bastion libéral puisque les libéraux la détenaient jusqu’alors sans interruption depuis plus de 30 ans.
Depuis, les appels à ce que M. Trudeau cède sa place se sont immédiatement multipliés dans les rangs libéraux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du caucus, mais le principal intéressé à choisi de s’accrocher en annonçant qu’il entend mettre l’emphase sur la façon dont les libéraux peuvent «continuer de livrer» pour les Canadiens.