Listériose: une demande d’action collective déposée contre Danone et Wal-Mart Canada

MONTRÉAL — Une demande d’action collective nationale a été déposée la semaine au palais de justice de Montréal en lien avec les cas de listériose provoqués par la consommation de laits végétaux faisant l’objet d’un rappel.

Le 18 juillet dernier, la firme LPC Avocats a déposé le document citant Danone et Wal-Mart Canada à titre de défenderesses. Le premier produit les laits végétaux frappés par le rappel alors que le second est propriétaire de la marque Great Value, sous laquelle ont été vendus une partie des produits rappelés.

La plaignante initiale du recours, identifiée uniquement par son prénom «Joyce», représentera l’ensemble des personnes susceptibles d’être indemnisées si le recours est autorisé et entendu.

La demande d’action collective concerne «toutes les personnes au Canada qui ont acheté les diverses boissons végétales réfrigérées de marques Silk et Great Value rappelées en raison de la bactérie listeria monocytogenes».

En tout, 18 produits de lait végétal de marques Silk et Great Value, en formats de 1,75 ou 1,89 litre, font l’objet d’un rappel lancé par l’Agence canadienne d’inspection des aliments le 8 juillet dernier. Ces produits sont susceptibles de contenir des traces de la bactérie listeria.

Le 17 juillet dernier, l’Agence de santé publique du Canada a révélé que deux décès et neuf hospitalisations ont été liés à la présence de la bactérie dans les produits. Les effets de la listériose peuvent mettre jusqu’à deux mois avant de se manifester.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments indique que «les aliments contaminés par la bactérie ne présentent pas nécessairement d’altération visible ni d’odeur suspecte, mais peuvent quand même rendre malade».

Les symptômes identifiés comptent entre autres des «vomissements, nausées, fièvre persistante, douleurs musculaires, violents maux de tête et raideur de la nuque. Les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont particulièrement à risque. Dans le cas de la femme enceinte, l’infection peut n’occasionner que des symptômes légers qui s’apparentent à ceux de la grippe, mais l’enfant qu’elle porte risque d’être infecté, de naître prématurément ou de mourir avant la naissance. Dans les cas graves, la maladie peut causer la mort.»

Les avocats à l’origine de l’action collective plaident que puisque les produits ont déjà été consommés par la plaignante et ses enfants, il lui est impossible de demander un remboursement, notamment parce qu’elle n’a pas conservé la facture de son achat.

On réclame aux défenderesses des dommages moraux et punitifs en raison de leur «négligence» et de la complexité de leur système de remboursement, qui exige une photo du contenant de lait végétal et une preuve d’achat.

La requête mentionne que «des dizaines de milliers de contenants de lait végétal» possiblement contaminés ont été vendus à travers le Canada au cours des derniers mois, si ce n’est pas plus.