Les États-Unis assouplissent les règles à la frontière pour les chiens canadiens

OTTAWA — Après de nombreuses pressions de la part des autorités canadiennes, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies aux États-Unis (les CDC) donnent aux propriétaires de chiens une laisse un peu plus longue en ce qui concerne les nouvelles règles visant à contrôler la propagation de la rage.

Le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, a déclaré mercredi qu’il avait réussi à obtenir des modifications à la réglementation relative aux chiens entrant aux États-Unis en provenance du Canada, après une série de réunions à Washington.

Le gouvernement fédéral soutient que le Canada devrait être entièrement exempté de ces règles parce qu’il n’y a pas de virus de la rage entretenu par les chiens au pays.

Le ministre Holland a déclaré qu’il attendait la confirmation qu’il y aurait également une période de grâce pendant les deux premiers mois, afin que les personnes qui ne se conforment pas aux règles puissent recevoir un simple avertissement, plutôt que d’être refoulées à la frontière.

Mais il a déclaré que les responsables canadiens avaient été «pris de court» lorsque les États-Unis ont annoncé ces changements en mai et qu’ils n’avaient pas été en mesure depuis d’obtenir une exemption complète.

«Nous avons fait de bons progrès, je pense que cela améliore considérablement la situation, mais ce n’est pas suffisant», a déclaré le ministre Holland mercredi.

Les chiens qui arriveront aux États-Unis après le 1er août devront être âgés d’au moins six mois, vaccinés et munis d’une puce électronique universellement lisible.

Leurs propriétaires devront remplir un formulaire émis par les CDC et faire signer un document d’exportation par un vétérinaire. Les chiens d’assistance ne sont pas exemptés.

Initialement, les CDC exigeaient l’autorisation d’un vétérinaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, ce qui, selon le ministre Holland, «aurait représenté un énorme problème pour nous sur le plan administratif».

Les règles s’appliquent également aux Américains qui rentrent chez eux avec leur chien après une visite au Canada.

Plus de travail pour les agents

Le ministre Holland a souligné que les nouveaux formulaires imposeraient une charge supplémentaire aux gardes frontaliers déjà bien occupés, qui seront désormais responsables de vérifier ce qui équivaut à une pièce d’identité avec photo d’un chien.

«Franchement, il y a beaucoup de problèmes à la frontière. Demander à un agent des frontières de déterminer si mon maltais est bien celui sur la photo (…) ça n’a pas de sens pour moi», a-t-il estimé.

Evan Rachkovsky, directeur des communications à l’Association canadienne des «snowbirds», soutient que l’annonce de mai a créé beaucoup de confusion chez les voyageurs fréquents.

«Je ne pense pas que (les nouvelles règles) rendent quiconque plus sûr. Ce sont des chiens qui viennent d’un pays à faible risque et les règles actuellement en vigueur sont suffisantes», a-t-il plaidé.

L’Association frontière hors taxes, qui représente les boutiques canadiennes dans 32 postes frontaliers terrestres, exhorte également les autorités américaines à reconsidérer leur décision.

«Cela aura une fois de plus un impact disproportionné sur les communautés frontalières et sur l’industrie du tourisme qui se remet encore d’une fermeture prolongée de la frontière», a déclaré Barbara Barrett, directrice de l’association.

Le ministre Holland a déclaré qu’il pourrait également y avoir des problèmes pour la chaîne d’approvisionnement, en soulignant qu’environ un quart des camionneurs long-courriers voyagent avec leur chien et traversent fréquemment les frontières.

«Je garde espoir que la logique prévaudra», a-t-il déclaré.