Le BST fait encore pression pour des avertisseurs de décrochage sur tous les avions

RICHMOND, B.C. — L’écrasement d’un petit avion d’Air Nootka sur l’île de Vancouver l’année dernière a relancé le débat entre le Bureau de la sécurité des transports et le gouvernement fédéral sur les systèmes d’avertissement de décrochage.

Le pilote de l’appareil De Havilland, seul à bord, a été grièvement blessé lorsque son hydravion a décroché et s’est écrasé dans une forêt dense alors qu’il tentait de se poser sur un plan d’eau près de Gold River, en Colombie-Britannique.

Un rapport du Bureau de la sécurité des transports (BST) indique que quelques types d’avions encore en exploitation commerciale ne sont pas équipés de systèmes d’avertissement de décrochage, notamment l’hydravion DHC-2, ou «Beaver».

L’avion d’Air Nootka ne disposait pas d’un tel système d’alerte et le rapport indique que depuis 25 ans, le BST a enquêté sur 17 décrochages et écrasements d’hydravions Beaver, qui ont fait au moins 38 morts.

Le BST dit avoir recommandé à Transports Canada en 2017 que tous les avions commerciaux soient équipés de systèmes d’avertissement de décrochage, mais le gouvernement a ensuite déclaré qu’il n’imposerait pas cette exigence.

Transports Canada soutient que lors d’un décrochage, le pilote a peu ou pas de temps pour réagir et récupérer, même avec un système d’avertissement. Le BST n’est pas d’accord avec cette conclusion.

Le rapport du Bureau, rendu public lundi, indique que «l’alerte sonore, et parfois visuelle, d’un décrochage imminent émise par un système avertisseur de décrochage est l’un des derniers mécanismes de défense contre les décrochages accidentels».

«Pour réduire les risques de perte de maîtrise d’un aéronef, le pilote doit recevoir une indication immédiate et claire d’un décrochage imminent», lit-on dans le rapport.

Le rapport ajoute que jusqu’à ce que Transports Canada mette en place de nouvelles mesures pour réduire les risques d’accident liés au décrochage, le BST estime que les risques liés aux lacunes en matière de sécurité persistent.

Le «message de sécurité» contenu dans le rapport souligne que les avions sans avertisseur de décrochage qui avaient été certifiés à l’origine peuvent très bien en être munis par la suite.

«Les avertisseurs de décrochage peuvent réduire les risques auxquels les pilotes sont exposés lorsqu’ils effectuent des manœuvres à des angles d’attaque élevés, comme à l’arrivée et au départ», précise le BST.