CNR: les républicains se concentreront sur la politique étrangère américaine
MILWAUKEE — L’avenir de la politique étrangère des États-Unis devrait accaparer les échanges lors de la Convention nationale républicaine, mercredi soir, alors que de nombreux fidèles du parti appellent l’Amérique à renoncer à ses contributions au reste du monde.
«Pas d’OTAN. Je veux une Amérique forte, a déclaré Kimberly Nguyen, vêtue d’une robe étoilée et enveloppée d’un drapeau Trump 2024 devant le bâtiment de la convention. Je veux une Amérique forte.»
L’ordre du jour de mercredi – et son thème «Rendre l’Amérique à nouveau sécuritaire» – donnera aux dirigeants du monde entier un aperçu de l’impact potentiel d’une seconde présidence de Donald Trump.
Donald Trump, officiellement le candidat républicain aux élections de cet automne, a affirmé à plusieurs reprises qu’il ne défendrait pas les membres de l’OTAN qui n’atteignent pas leurs objectifs en matière de dépenses de défense, ce qui inclut le Canada.
Le premier ministre Justin Trudeau a promis d’atteindre l’objectif de dépenses de 2 % du produit intérieur brut lors du sommet des dirigeants de l’OTAN à Washington, la semaine dernière, mais il a été critiqué pour le fait que son échéancier de 2032 soit trop lointain.
Le ministre de la Défense, Bill Blair, a chiffré le nouvel engagement du Canada en matière de défense à environ 60 milliards $ par an à partir de 2032, mais des doutes ont été exprimés quant au réalisme de cet objectif.
Le chef conservateur Pierre Poilievre, qui arrive en tête des sondages, ne s’engagerait pas à atteindre l’objectif de dépenses de l’alliance, affirmant qu’il ne fait pas de promesses qu’il ne peut pas tenir.
M. Trudeau a fait face à une pression des dirigeants provinciaux pour accélérer le calendrier des dépenses lors d’une réunion des premiers ministres à Halifax plus tôt mercredi.
Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, s’est dit préoccupé par le fait que le non-respect de l’objectif pourrait mettre en péril les relations commerciales du Canada avec les États-Unis, en particulier en cas de changement d’administration.
En dehors de la convention républicaine, il y avait peu d’empathie pour le retard des dépenses de défense du Canada. Amy Lee, partisane de Trump, a confirmé son soutien à l’alliance défensive, mais que ses membres devaient respecter leurs engagements.
«Trudeau, nous avons besoin que vous payiez votre juste part à l’OTAN», a décoché l’Américaine à l’endroit du premier ministre.
Tous les pays membres contribuent directement aux opérations de l’alliance selon une formule convenue, et le Canada en paie la part requise.
Le Canada fait partie d’une douzaine de membres qui n’atteignent pas le seuil de 2 % du PIB pour leurs dépenses de défense, même si seuls sept membres, dont les États-Unis, dépensent plus que le Canada en dollars réels.
Vance se présente au monde
Mercredi devrait également être la première occasion pour le colistier de M. Trump, JD Vance, de se présenter au monde.
Le sénateur de l’Ohio, âgé de 39 ans, s’est bâti une réputation au cours de sa courte carrière politique en luttant contre la politique étrangère américaine actuelle et en matière d’aide à l’Ukraine.
M. Vance s’est prononcé contre tout financement supplémentaire en faveur du pays ravagé par la guerre dans une chronique du New York Times en avril et a déclaré à la Conférence sur la sécurité de Munich plus tôt cette année qu’il était là pour lancer un «signal d’alarme» selon lequel les intérêts de l’Amérique doivent passer en premier.
M. Trudeau a été l’un des dirigeants de l’OTAN les plus prompts à soutenir l’Ukraine, y compris lors du sommet des dirigeants de la semaine dernière.
Des camionnettes avec des écrans sur le côté circulaient mercredi devant les entrées de la convention à Milwaukee, affichant des appels aux républicains pour qu’ils se tiennent aux côtés de l’Ukraine.
Le Comité du Congrès ukrainien d’Amérique, qui a financé l’initiative, a indiqué que cela visait à rappeler aux républicains que le fait de se tenir aux côtés de l’Ukraine aide à vaincre les ennemis de l’Amérique.