R. Kelly a été reconnu coupable de production de pornographie juvénile à Chicago
CHICAGO — Un jury fédéral a reconnu le chanteur R. Kelly coupable de plusieurs chefs d’accusation liés à la production de pornographie juvénile, mercredi, ce qui représente un nouveau revers juridique pour celui qui a déjà été l’une des plus grandes vedettes du R&B au monde.
R. Kelly, âgé de 55 ans, a été reconnu coupable sur trois chefs liés à la pornographie juvénile et sur trois chefs pour avoir incité des filles mineures à avoir des relations sexuelles.
Il a toutefois été acquitté en ce qui a trait aux accusations selon lesquelles il aurait truqué son procès d’État en 2008, ainsi que sur un quatrième chef lié à la pornographie juvénile. Ses deux coaccusés ont été reconnus non coupables.
Cette décision survient quelques mois après que le chanteur a reçu une sentence de prison de 30 ans par un juge fédéral à New York en lien avec des accusations de trafic sexuel. En vertu de ce premier verdict, il ne sera pas libéré avant d’atteindre l’âge de 80 ans, environ.
Le procès tenu à Chicago ces dernières semaines était en quelque sorte une reprise du procès de 2008. Dans les deux cas, la même vidéo était l’élément central de l’accusation.
À Chicago, une condamnation pour un seul chef d’accusation de production de pornographie juvénile entraîne une peine minimale obligatoire de 10 ans de prison, tandis que la réception de pornographie juvénile entraîne une peine minimale de cinq ans.
Les juges peuvent ordonner que les délinquants condamnés antérieurement dans des affaires distinctes purgent leur nouvelle peine en même temps que la première ou seulement après que celle-ci soit terminée. Les détenus fédéraux doivent purger au moins 85 % de leur peine.
Les procédures devant les tribunaux pour R. Kelly — qui vivait dans un quartier pauvre de Chicago avant de s’élever au rang de vedette mondiale récompensée par un Grammy — ne sont pas terminées pour autant. Deux autres procès sont toujours en cours: l’un au Minnesota et l’autre dans un tribunal d’État de Chicago.
R. Kelly, qui est connu pour sa célèbre chanson «I Believe I Can Fly» et pour ses morceaux à connotation sexuelle comme «Bump n’ Grind», a vendu des millions d’albums, même après que des allégations d’agressions sexuelles ont commencé à circuler dans les années 1990.
Les allégations le concernant ont toutefois pris beaucoup plus d’ampleur lors du mouvement #MoiAussi et avec la sortie d’une série documentaire intitulée «Survivre à R. Kelly», en 2019.
Les jurés avaient commencé à délibérer mardi après que le juge Harry Leinenweber leur a donné ses instructions. Ils ont finalement débattu pendant 11 heures, réparties sur deux jours, avant d’en arriver à un verdict.