Les cyanobactéries de retour au lac Champlain

ENVIRONNEMENT.  La présence de cyanobactéries a de nouveau été détectée dans la baie du lac Champlain. Si les températures estivales ont favorisé leur prolifération, l’apport excessif de phosphore est encore une fois en cause, malgré les actions entreprises pour le réduire, selon l’organisme de bassin versant (OBV) de la baie Missisquoi.

Par Marianne Lafleur – Le Canada Français

Les cyanobactéries sont des algues bleu-vert présentes dans les lacs et les rivières qui produisent des toxines nocives pour la santé humaine et animale. Elles peuvent causer une irritation de la peau, des yeux, du nez et de la gorge, des maux d’estomac, de la diarrhée, des vomissements, des maux de tête, une faiblesse musculaire et de la fièvre, voire des lésions hépatiques ou rénales ou encore une paralysie des muscles squelettiques et respiratoires.

Phénomène récurrent depuis de nombreuses années, elles sont de retour à la baie Missisquoi, située dans le lac Champlain.

« À la baie Missisquoi, leur présence a été détectée dès la première quinzaine du mois de juin. Essentiellement causée par un apport excessif de phosphore dans l’eau, leur prolifération hâtive nous rappelle plus que jamais l’importance des bonnes pratiques en termes de protection des bandes riveraines, de conservation des sols et de gestion des eaux de ruissellement », écrit l’0BV de la baie Missisquoi dans un communiqué de presse.

Causes

L’accumulation de cyanobactéries est causée par les températures élevées, la faible circulation de l’eau, mais surtout les teneurs excessives en phosphore. Les organismes microscopiques s’amassent donc en surface, le long des rives, « formant des nappes bleu-vert qui ressemblent à de la peinture ou à des résidus de tonte de gazon. On parle alors d’efflorescences ou de fleurs d’eau de cyanobactéries », explique l’OBV de la baie Missisquoi. Elles sont visibles à l’œil nu, car le phénomène est présent en trop grande concentration.

La présence de phosphore est due principalement aux eaux de ruissellement qui lessivent les sols et acheminent les résidus d’engrais agricoles jusque dans les cours d’eau. « Les déversements d’eaux usées causés par des installations septiques défaillantes ou des surverses lors de fortes pluies sont une autre cause majeure de phosphore pour les plans d’eau », rapporte l’OBV.