Suggestions de lecture pour apprécier l’été
LITTÉRATURE. À nouveau cette année, la bibliothécaire Carole Laurin et son équipe ont concocté une liste de romans incontournables d’ici et d’ailleurs pour enrichir vos lectures au cours de la période estivale.
L’équipe de la bibliothèque de Saint-Luc propose d’abord un sujet d’actualité avec l’essai L’engrenage: Que veut Poutine?, de Sergueï Jirnov. L’ancien officier supérieur du KGB a rencontré à quelques reprises Vladimir Poutine et il brosse un portrait alarmant du personnage. Il apporte une analyse unique de la situation en Ukraine en incorporant ses expériences dans les coulisses du pouvoir russe.
Lire le Québec
Les auteurs québécois sont à l’honneur dans cette première catégorie de lecture. À commencer par le troisième tome de la trilogie de Christian Guay-Poliquin, Les ombres filantes. L’histoire nous plonge dans un Québec dystopique privé d’électricité pour une raison inconnue où la nature devient un personnage en soi.
Ceux qui n’ont pas lu les deux premiers tomes de l’auteur ne seront pas pris au dépourvu étant donné que chaque ouvrage peut être consulté sans référence aux autres.
Une femme extraordinaire de Catherine Ethier a également retenu l’attention de la bibliothécaire pour son écriture éclatée et incisive. Le roman suit sa protagoniste, alors qu’elle combat un mal-être quotidien en examinant la question du suicide sur un ton qui reste relativement léger compte tenu des thèmes abordés.
Acclamé par la critique, réclamé par le public, Mille secrets mille dangers, d’Alain Farah, raconte en 500 pages son impressionnant mariage à l’oratoire Saint-Joseph. L’auteur d’origine libanaise introduit sa grande famille qui vient avec son lot de conflits et de situations loufoques.
Le récit historique de François Gravel, Le deuxième verre remonte au Québec des années 1950 où l’alcoolisme est normalisé à outrance. L’auteur explore les impacts sociaux entourant la consommation d’alcool sans jamais porter de jugement moralisateur sur ses personnages.
Littérature d’ailleurs
Le premier roman du journaliste Ta-Nehisi Coates intéressera plus particulièrement les amateurs d’histoire américaine. On suit le jeune Hiram, né esclave en Virginie à l’époque des plantations, qui s’enrôle dans le mouvement des chemins de fer clandestin permettant aux esclaves de se réfugier dans les États du Nord. L’auteur explore le rapport à la liberté au-delà des entraves physiques.
S’il n’en reste qu’une, de Patrice Franceschi, nous transporte au cœur de la guerre civile en Syrie, de 2014 à 2019. L’histoire suit une journaliste australienne alors qu’elle remonte les traces du destin tragique de deux membres d’un bataillon de combattantes kurdes qui luttent pour leur liberté contre Daesh.
De son côté, l’auteure Maggie O’Farrell explore dans Hamnet la vie d’une famille anglaise à l’aube de la propagation de la peste bubonique. Sans jamais le nommer, le roman offre un clin d’œil à la pièce Hamlet de William Shakespeare qu’il aurait écrite en l’honneur du décès tragique de son fils.
Dans Une amitié, l’auteure italienne Sylvia Avallone traite des amitiés adolescentes à l’ère des réseaux sociaux.
Enquêtes
Le très populaire Proies d’Andrée A. Michaud est le premier polar retenu par Julie Roy, technicienne en documentation de l’équipe de la bibliothèque de Saint-Luc. La sortie au camping de trois adolescents vire au cauchemar dans ce roman où le suspense augmente à chaque page.
Dans Une pluie de septembre, Anna Bailey nous plonge dans une enquête sur la disparition d’une jeune fille dans une communauté religieuse au Colorado.
Difficile par ailleurs de contourner Lars Kepler lorsqu’on parle de polar. Son personnage de l’hypnotiseur est de retour dans L’homme-miroir. Ce dernier est appelé à enquêter sur la disparition d’une jeune fille qui s’est fait enlever à la sortie des classes et qui est retrouvée morte cinq ans plus tard.
Romans graphiques
Dans Un travail comme un autre, Alex W. Inker s’inspire du roman du même nom de Virginia Reeves. Les dessins rouge et bleu illustrent la vie de Roscoe, un fermier de l’Alabama qui tente de s’en sortir lors de la Grande Dépression.
Timothée Le Boucher offre de son côté un mélange de suspense, d’ambiguïté et de fantastique avec 47 cordes dans lequel on suit une métamorphe qui tombe amoureuse d’un harpiste. Elle lui promet la harpe de ses rêves à condition qu’il relève 47 défis.
Dans Un Paris pour Dallaire, les bédéistes québécois Marc Tessier et Siris s’allient pour créer une biographie hommage au méconnu Jean-Philippe Dallaire, un peintre cubiste originaire de Gatineau.
Finalement, les amateurs de la bande dessinée Paul pourront approfondir leur connaissance de l’œuvre avec Paul : entretiens et commentaires de Michel Giguère et Michel Rabagliatti.