Un juge avait ordonné la reprise des cours lundi
Le juge Jean-Guy Dubois a ordonné, vendredi, au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, de reprendre les cours. Il a aussi prononcé diverses ordonnances visant l’Association générale des étudiants, lui interdisant d’empêcher l’accès au collège, d’intimider étudiants et membres du personnel qui voudraient y entrer, de manifester pour empêcher la tenue des cours ou encore d’encourager des personnes à commettre les actes interdits. Une requête en mandamus avait été plaidée deux jours auparavant. Un finissant en génie mécanique, Nicolas Desrochers-Ruhdorfer, s’était adressé au tribunal pour retourner en classe malgré la grève étudiante. Il avait fait valoir qu’il subissait un préjudice important. Il est déjà admis à l’université et voulait terminer sa session. Il veut aussi pouvoir travailler cet été. Le Cégep ne contestait pas la requête, mais il a demandé que les ordonnances nécessaires soient émises pour permettre la reprise des cours, empêcher l’intimidation et empêcher d’entraver le bon fonctionnement de l’institution. Le collège a signalé au juge qu’il avait tenté, le lundi 16 avril, de reprendre les cours, mais qu’en raison du mouvement étudiant, de méfaits commis durant la nuit et de la présence de manifestants bloquant les accès du collège, il avait dû fermer l’établissement pour assurer la sécurité du personnel, des élèves et des biens. De son côté, l’Association générale des étudiants a répondu que la session pouvait être reprise d’ici le 30 juin et qu’il n’y avait pas urgence à accorder la requête. Si la reprise était ordonnée, l’AGE évaluait que le climat ne serait pas propice à l’apprentissage. L’avocat de l’AGE a plaidé aussi que l’étudiant Desrochers-Ruhdorfer ne pouvait demander la reprise totale des cours ne pouvant parler que pour lui-même. Interdictions Le juge Dubois a évalué que la grève étudiante n’est pas à proprement parler une grève. «Si les étudiants décident de boycotter les cours ou de les "sécher", c’est une décision qu’ils prennent et ils ne peuvent pas empêcher quelqu’un d’autre de vouloir suivre leurs cours», a statué le juge. Plus loin dans sa décision, il ajoute que si certains étudiants décident de ne pas aller à leurs cours, ils en subiront les conséquences. C’est pourquoi le juge a interdit à l’Association générale des étudiants d’empêcher l’accès au collège. Il leur a interdit d’intimider ou de menacer tout étudiant ou tout membre du personnel, d’entraver, de quelque manière que ce soit, en tout ou en partie, la tenue des cours, des réunions et des activités de l’institution. Le juge a aussi interdit de «manifester d’une façon allant à l’encontre de toute ordonnance ou par quelque manifestation de bruit» qui aurait pour effet d’empêcher la tenue des cours.