Les missions de Danielle Thibault
Portrait. La directrice générale du -Grenier aux trouvailles, -Danielle -Thibault, partira à la retraite le 28 avril. Elle aura consacré les 23 dernières années à venir en aide à ceux qui en avaient le plus besoin, à -Lacolle et ses environs. Sous sa gouverne, l’organisme a vu ses mandats se multiplier. Bien plus qu’une simple boutique, le -Grenier aux trouvailles est aujourd’hui un maillon essentiel pour le -bien-être de la communauté.
Le Grenier aux trouvailles a été fondé en 1995. Mme Thibault y travaille depuis 1999. Dès l’année suivante, elle accède au poste de directrice générale, au moment où l’organisme déménage une première fois, de la rue Bouchard, vers la rue Van Vliet, avant de déménage une seconde fois à son emplacement actuel, rue de l’Église Sud, au printemps 2021.
Les gens qui viennent au Grenier aux trouvailles sont des participants. Ils sont dans l’action et ils sont maîtres de leur succès.
Danielle Thibault
Les mandats
Le Grenier aux trouvailles, c’est une boutique où l’on vend des vêtements et autres articles usagés, mais c’est bien plus que cela. Depuis que Mme Thibault est en poste, elle a constamment cherché de nouvelles avenues pour soutenir sa communauté.
À titre d’exemple, depuis plus de 20 ans, on y organise des cuisines collectives.
En 2002, l’organisme fonde un groupe d’achats, qui est toujours actif à ce jour. Cette initiative permet de donner accès aux membres à des aliments de qualité, variés et à bon prix.
Toujours en 2012, le Grenier aux trouvailles inaugure sa salle d’entraînement physique. Un kinésiologue met en place des programmes personnalisés et supervise les participants, contribuant ainsi à l’adoption de saines habitudes de vie en milieu rural.
Un an plus tard, l’organisme diversifie une fois de plus son champ d’action en offrant des ateliers de cuisine aux élèves de l’école primaire Saint-Joseph. L’objectif est de leur faire découvrir des aliments et de leur donner envie de cuisiner. Ces ateliers seront étendus aux tout-petits qui fréquentent le centre de la petite enfance de Lacolle.
C’est aussi à cette époque que des cafés-causeries, des conférences et des ateliers de cuisine, destinés aux aînés, sont mis sur pied.
Mission
À tous ces mandats, s’ajoute l’accueil d’étudiants et de stagiaires qui y travaillent, ainsi que de contrevenants adultes, qui choisissent d’y exécuter leurs travaux communautaires imposés par la cour. L’organisme emploie actuellement cinq personnes.
« La mission du Grenier aux trouvailles est large. J’ai cette mission tatouée sur le cœur, confie Mme Thibault. Nous aidons les personnes et les familles en les amenant dans un parcours de prise en charge personnelle. On y parvient en leur offrant de la formation et en organisant différentes activités qui leur donnent de l’estime de soi et qui brisent leur isolement. Par exemple, le fait de venir cuisiner permet de créer des liens. Le Grenier, c’est aussi un espace pour parler, pour s’exprimer. Nous faisons également beaucoup d’écoute et de références. Les gens ont beaucoup de besoins et on essaie d’y répondre du mieux qu’on peut. »
Rencontres inspirantes
Au cours de sa carrière, Mme Thibault a rencontré toutes sortes de personnes. Certaines de ces rencontres ont été marquantes pour elle.
« Je ne me suis jamais ennuyée dans le communautaire, lance-t-elle. C’est vivant ! J’ai été alimentée par des rencontres inspirantes. Nous avons une clientèle qui nous fait réfléchir. À titre d’exemple, quand nous avons déménagé en 2000, l’organisme n’était pas très riche, alors nous avons fait appel aux gens qui venaient chercher de l’aide alimentaire pour nous donner un coup de main. Ils sont tous venus, avec la bonne humeur, certains avec leur vieille camionnette. »
Parfois, ce sont des entrepreneurs qui avaient des moyens financiers qui ont dû venir chercher des denrées après une faillite. « Le respect de la dignité des gens est fondamental pour nous », dit Mme Thibault.
« Toutes ces rencontres m’ont enrichie comme personne, -poursuit-elle. On sème, et tranquillement, on récolte. »
Coups de cœur
Au cours de sa carrière, Mme Thibault a eu quelques coups de cœur, dont le Prix Bernard-Hubert pour la promotion humaine à travers l’exercice de la citoyenneté, que l’organisme a reçu en 2012, et qui l’a particulièrement touchée.
« Le Grenier aux trouvailles, ce n’est pas que moi, insiste-t-elle. Il y a les employés et les membres du conseil d’administration. Il y a tellement de gens aidant autour de l’organisme… »
Elle tient à remercier chaleureusement toutes ces personnes, dont trois en particulier.
« L’une des fondatrices de l’organisme, Sylvie Brodeur, est quelqu’un de très inspirant, dit-elle, avec émotion. Les cuisines collectives ont commencé chez elle, alors que nous n’avions même pas encore de local. Le don de soi, c’est Sylvie Brodeur. C’est quelqu’un de très humble, qui a toujours mis les autres en avant. Elle a toujours été présente pour la communauté et c’est grâce à elle que le Grenier aux trouvailles est venu au monde. »
Elle souligne aussi la contribution de Béatrice Olivier, aujourd’hui âgée de plus de 80 ans, qui a consacré sa vie à faire du bénévolat, notamment au Grenier aux trouvailles.
Finalement, elle cite Guy Paiement, un jésuite qui a contribué à faire la promotion de la souveraineté alimentaire, notamment en créant un regroupement de groupes d’achats à l’échelle du Québec.
« C’est quelqu’un qui m’a beaucoup inspirée à vouloir changer le monde, conclut Mme Thibault. Souvent, il suffit de donner un coup de pouce aux gens à un moment précis de leur vie. Ils reviennent parfois nous aider à leur tour. Je dis alors que c’est le Grenier aux retrouvailles. Aider les autres, c’est ma motivation profonde. C’est ma mission. »