Faim dans les écoles: Sourire sans fin ne suffit pas à la demande
Besoins – Bien que la région soit reconnue comme le jardin du Québec, plusieurs élèves du primaire ne mangent pas à leur faim. L’organisme Sourire sans fin est sollicité par des écoles pour leur fournir de la nourriture, mais il ne suffit pas à la demande.
Des écoles communiquent régulièrement avec l’organisme pour y référer des familles dans le besoin. Au moins deux écoles de la région ont aussi communiqué directement avec Sourire sans fin pour lui demander s’il était possible de fournir des collations pour les élèves.
«Ce n’est pas seulement pour quelques enfants ciblés, mais plutôt pour une majorité d’enfants», précise Valérie Brousseau-Dubé, directrice par intérim de l’organisme situé à Saint-Rémi.
Le phénomène a pris de l’ampleur dans les dernières années. «Depuis les deux ou trois dernières années, on suffit difficilement à la demande, observe Mme Brousseau-Dubé. Tout ce qui est fruits et légumes, on en manque presque.»
Sourire sans fin avait l’habitude de remettre les surplus de sa distribution alimentaire destinée aux familles dans le besoin aux écoles de la région. Ce n’est plus possible aujourd’hui, en raison des besoins grandissants des familles. Des surplus, il n’y en a plus.
«Il y a trois ou quatre ans, on aidait les écoles chaque semaine, mais il y a plus de gens qui viennent chercher des denrées chez nous, explique Mme Brousseau-Dubé. Quand j’ai commencé à travailler ici il y a huit ans, si on remettait des denrées à 60 ou 80 personnes, c’était une grosse distribution, dit-il. Aujourd’hui, nous accueillons plus de 100 personnes de façon régulière, dont beaucoup de grosses familles.»
Changement
Mme Brousseau-Dubé remarque que les besoins augmentent partout sur le territoire des Jardins-de-Napierville.
Les personnes qui viennent chercher de l’aide alimentaire ne sont plus nécessairement des bénéficiaires de l’aide sociale.
«De plus en plus de gens qui travaillent 35 ou 40 heures par semaine ont besoin de l’aide alimentaire, remarque Mme Brousseau-Dubé. Les familles en difficulté le sont encore plus et ça va au-delà du budget pour l’épicerie. Il y a aussi les comptes à payer, les vêtements, l’Hydro, les CPE, etc.»
D’ailleurs, les besoins ont à ce point augmenté que Sourire sans fin s’est vu attribuer une cote plus élevée par Moisson Rive-Sud, l’été dernier. Le rehaussement de cette cote permet à l’organisme de recevoir davantage de denrées qui sont ensuite distribuées chaque semaine.
Dons
L’ennui c’est que Sourire sans fin ne peut pas rapporter toutes les denrées qui lui sont données. Sa camionnette est trop petite pour contenir la quantité de nourriture à laquelle l’organisme a droit.
Sourire sans fin est donc à la recherche de dons pour se procurer une remorque fermée qui permettrait d’aller chercher toute cette nourriture chaque semaine chez Moisson Rive-Sud. «On pourrait offrir de la visibilité sur notre remorque à d’éventuels commanditaires», explique Mme Brousseau-Dubé.
Une autre façon d’aider l’organisme serait qu’une entreprise prête un véhicule chaque mercredi avant-midi à Sourire sans fin, pour aller chercher les denrées chez Moisson Rive-Sud, à Longueuil.
La faim en chiffres
1,7 million
Nombre de demandes d’aide alimentaire qui sont faites par mois au Québec.
34%
Hausse mensuelle comparativement à l’année passée sur le territoire desservi par Moisson Rive-Sud (MRS). L’organisme achemine les denrées aux organismes de la région.
40%
Les enfants représentent plus du quart des bénéficiaires de MRS.
15%
Le pourcentage de personnes ayant un revenu qui réclament de l’aide alimentaire.
9%
Demandes provenant des aînés.
Source: rapport Bilan-Faim Québec 2015.