Des coupures en santé qui inquiètent les pharmaciens
MÉCONTENTEMENT. Les pharmaciens du Québec goûteront bientôt à la médecine du Dr Gaétan Barrette. Les coupures de 177 M$ qui leur seront imposées à partir du 20 juin risquent de les obliger à facturer des services dont la population pouvait normalement se prévaloir jusqu’à maintenant.
«Mes collègues de toute la région se joignent à moi pour signer cette lettre, car malgré que nous soyons compétiteurs, le même dévouement nous anime. Le même découragement aussi, par les temps qui courent», déclare Catherine Plamondon, pharmacienne de Lacolle et Hemmingford, dans une lettre ouverte cosignée par ses collègues Nicolas Bergeron, Louise Chouinard, Viviane Jbeili, Pascal Joly et Jean-François Coulombe (Saint-Rémi), Pearl Bouchard (Lacolle), Marie-Claude Émond, Maxime Lemieux et Louise Gaboriault (Napierville), Nicolas Lamoureux (Saint-Chrysostome) et Claude Villeneuve (Saint-Chrysostome et Sainte-Martine).
Entre espoir et déception
Les pharmaciens étaient remplis d’espoir, l’automne dernier, de pouvoir enfin prescrire des tests sanguins ou des médicaments pour certaines maladies, prolonger des ordonnances, ou encore ajuster des médicaments en cas d’effets secondaires. Le hic, c’est que les pharmaciens ne se sont jamais entendus avec le gouvernement sur leurs honoraires pour ces actes.
«Le gouvernement nous offre des conditions ne nous permettant pas de vous offrir décemment ces services! Il ne veut couvrir que pour les patients ayant l’assurance-médicament du régime public, délaissant les autres patients. Ça crée donc deux classes de gens, alors qu’il s’agit d’actes qui devraient être couverts par l’assurance-maladie», déplorent les pharmaciens dans leur lettre publiée en page 20 du Coup d’œil du 27 mai.
Les aînés victimes
Les cosignataires estiment que les personnes âgées seront les premières à faire les frais de ces compressions. Des services comme la mise en pilulier pourraient être facturés.
Peu importe leur chiffres d’affaires, les pharmaciens propriétaires seront peut-être forcés de réduire leur main-d’œuvre, leurs heures d’ouverture et de livraison, ou de couper des services offerts qui existent à certains endroits, comme ceux d’une infirmière.