Débat tranquille des candidats à la mairie de Saint-Rémi
Arrêté vendredi dernier à son domicile de Saint-Rémi par des policiers de l’Unité permanente anticorruption, Michel Lavoie garde le cap et reste candidat dans la course à la mairie de la municipalité. La conseillère Louise Trudeau-Lefrançois a également été arrêtée, dans la même affaire. Ils sont accusés d’abus de confiance. Malgré cette seconde arrestation du maire sortant par l’UPAC, les accusations qui sont portées contre lui n’ont guère suscité d’intérêt lors du débat à la mairie de Saint-Rémi, lundi soir.
Devant une salle bondée d’au moins 200 citoyens et occupée par quelques représentants des médias nationaux, les quatre candidats à la mairie de Saint-Rémi ont débattu de leur vision de la ville durant plus de deux heures, sans grands accrochages.
Après un premier bloc de questions préparées par les organismes locaux, les citoyens étaient invités à poser leurs questions, via un tirage au sort. Ce dernier ne fut nécessaire que pour déterminer l’ordre des questions, puisque seulement huit personnes ont souhaité interroger les candidats, sur une possibilité de treize. Aucune question n’a été posée sur les sujets de l’intégrité ou des accusations de l’UPAC.
L’attaque la plus virulente sur ce sujet est venue de Charles E Verge lors de son discours d’ouverture. Tout en qualifiant le dépliant électoral de Michel Lavoie de « torchon », M. Verge met en doute la présomption d’innocence du maire sortant. « S’il vous plait, ne me parlez pas encore de la présomption d’innocence. En ce moment, je l’ai profondément enfoncé là où le trou perd son nom. »
Les deux autres candidats, Sylvie Gagnon Breton et Éric Pigeon, ont plutôt misé sur l’importance de ramener la confiance et l’intégrité à l’hôtel de ville. « On mérite une administration de confiance. Les gens qui nous ont administrés ont entaché notre réputation et ont fait perdre à de multiples citoyens de Saint-Rémi la confiance envers leur administration publique. Il est temps que la corruption et le copinage à Saint-Rémi cessent », a lancé Éric Pigeon en fermeture de débat.
Pour sa part, le maire sortant, en poste depuis 1992, a défendu son bilan en énumérant ses réalisations des dernières années, dont le développement du parc industriel et l’aménagement du nouveau garage municipal, de la piste de bmx et de la piste cyclable. « On est fier. Moi, je suis content. Au cours de mon mandat, toutes les décisions ont été prises unanimement par résolution du conseil. Moi, je suis fier de vous représenter. Il y a des gens qui ont dit des commentaires négatifs, mais il y a beaucoup plus de positif. Mais c’est plus facile de parler du négatif que du positif et de mentir », a déclaré M. Lavoie.
Bonnes ou mauvaises finances ?
Pour la majorité des idées apportées par les candidats, le sujet a dérivé vers la capacité à payer des Saint-Rémois. Plutôt pessimiste, Charles E Verge a, à plusieurs reprises, affirmé qu’il faudra s’asseoir avec les différents organismes et discuter de la meilleure façon de partager les fonds disponibles. « Ce que je propose comme programme, c’est de revenir à du terre à terre, de revenir à ce qu’il y a de plus essentiel », martèle le candidat en mentionnant plusieurs les plus de 400 000 $ d’intérêt sur la dette payée chaque année par la Ville.
Pour leurs parts, le maire sortant et Sylvie Gagnon Breton, conseillère sortante, se sont voulus rassurants sur l’état des finances de la ville. Mme Gagnon Breton a rappelé que la dette par charge nette est de 1,41 $ du 100 $ d’évaluation, contre 1,56 $ du 100 $ pour la moyenne des villes de 2 000 à 10 000 de population. « On s’entend, c’est 10 % de moins. Notre charge est bien moindre. Si vous rajoutez la dette par habitant, on est plus bas que la moyenne de 18 % », invoque la candidate.
« Si ça peut vous faire plaisir, la dette est de 8 M$. Mais la ville vaut 34 M$. Si vous avez une maison qui vaut 340 000 $ et que vous devez 80 000 $, êtes-vous endetté ? Lâchez de faire peur au monde avec la dette », lance pour sa part M. Lavoie à Charles E Verge.
Une piscine exemplaire
L’idée qui a probablement le mieux défini l’ordre de pensée des quatre candidats est probablement celle d’installer une piscine publique à Saint-Rémi. Charles E Verge s’est opposé à l’idée, invoquant que les finances de la ville ne peuvent permettre ce projet. Michel Lavoie a indiqué qu’une piscine intérieure est beaucoup trop cher en raison des frais d’entretien qu’il évalue à 350 000 $ par année, mais a précisé qu’une piscine extérieure est sur la table à dessin, sans plus. Sylvie Gagnon Breton a, quant à elle, plaidé pour l’installation d’une piscine extérieure, financé à même le surplus de la Ville, avec possibilité de la recouvrir éventuellement, si la possibilité se présente. Enfin, Éric Pigeon a dit souhaiter étudier sérieusement l’option d’une piscine intérieure de dimension olympique, notamment en songeant à la possibilité de nouer des partenariats avec les communautés environnantes de Saint-Rémi.