Le gouverneur du Vermont, Phil Scott, aimerait voir ArriveCAN disparaître
MONTRÉAL — Le gouverneur de l’État du Vermont, Phil Scott, ajoute sa voix au concert de demandes d’éliminer l’application ArriveCAN, cet outil de présélection obligatoire pour toute personne entrant au Canada.
De passage à Montréal à l’invitation du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), le gouverneur Scott n’a pas caché son irritation face à cette mesure lors d’une rencontre avec les médias.
«Je crois que cela a affecté le tourisme au Vermont, on ne peut pas le nier. Nous voyons beaucoup moins de Canadiens et particulièrement ceux du Québec venir dans notre État.
«Nous croyons que c’est à cause d’ArriveCAN», a-t-il ajouté.
Le Conseil canado-américain des affaires (Canadian American Business Council – CABC) a lancé au mois d’août une campagne pour faire pression sur Ottawa afin d’éliminer complètement l’application ArriveCAN. Cette campagne s’est traduite par l’envoi de quelque 1500 courriels d’élus et de gens d’affaires américains aux députés fédéraux et au ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, réclamant la mise au rancart d’ArriveCAN.
Une demande polie du Vermont
Le gouverneur Scott n’était toutefois pas du nombre et a très poliment abordé la question à quelques reprises, affirmant: «Mais qui suis-je pour dire au gouvernement canadien quoi faire pour protéger sa frontière? Nous avons tous dû prendre des mesures durant la pandémie que nous estimions essentielles.»
«Mais ça ne me dérangerait pas du tout de voir ArriveCan disparaître parce que je crois que ça empêche plusieurs gens du Québec de visiter le Vermont à cause du fardeau que ça impose et du temps que cela requiert.»
Il a reconnu que l’application – dont il a dû lui-même se servir pour entrer au pays – n’est pas si difficile à utiliser, «mais en même temps, il faut tout planifier 72 heures d’avance, de sorte qu’il n’y a aucune spontanéité dans la visite. Elle doit être planifiée», a-t-il déploré.
Il ne fait pas de doute que le tourisme transfrontalier demeure famélique par rapport à la période pré-pandémique. Par exemple, les données de l’Agence des services frontaliers du Canada indiquent qu’en 2019, durant les deux semaines de vacances de la construction, 321 131 Canadiens avaient traversé la frontière canado-américaine au Québec par voie terrestre, comparativement à seulement 215 082 cette année. Ces chiffres comprennent les passages vers les quatre États frontaliers avec le Québec, soit New York, le Vermont, le New Hampshire et le Maine. Bien que ces chiffres n’isolent pas le Vermont ou les voyages de plaisance, ils sont un bon indicateur de la baisse de volume ayant affecté l’État du gouverneur Scott.