Lacolle: l’ex-maire Béliveau a commis 18 actes dérogatoires
ACTUALITÉ – La Commission municipale du Québec est arrivée à la conclusion que Roland-Luc Béliveau, l’ancien maire de Lacolle, a commis 18 actes dérogatoires au Code d’éthique et de déontologie des élus de la municipalité.
Les manquements reprochés font référence aux années 2013 à 2015. La Commission avait à statuer sur 39 manquements allégués concernant des dépenses ou des réclamations injustifiées, et l’utilisation des ressources de la municipalité à des fins personnelles.
Elle conclut que M. Béliveau a réclamé le remboursement du coût de repas lors d’activités qui n’étaient pas reliées à l’exercice de ses fonctions ou encore a porté au compte de la municipalité divers achats d’outils et de matériaux sans y avoir été autorisé.
Avant de lui imposer une sanction, le juge administratif Thierry Usclat, de la Commission municipale, tiendra une audition le 12 janvier, à Montréal.
Réaction
L’ancien maire réagit vivement à la décision qu’il qualifie d’injuste et d’erronée. Il estime que la Commission et le juge font preuve d’abus de pouvoir et de zèle à son endroit tout en occasionnant des dépenses pour les contribuables. Il se dit victime d’un complot d’employés municipaux concernant les outils et entend poursuivre la municipalité.
Rappelons que M. Béliveau a déjà fait l’objet d’une suspension de 30 jours de ses fonctions cet automne. Le même juge avait conclu qu’il avait enfreint le Code d’éthique et de déontologie en prenant part aux discussions sur un sujet pour lequel il avait un intérêt personnel, soit une demande de remboursement de taxes foncières pour sa propriété du 2, rue de la Beurrerie, à Lacolle.
Manquements
Trois des nouveaux manquements retenus concernent l’utilisation de la carte de crédit de la municipalité au nom de Jacques Mireault, ancien directeur général de la municipalité congédié en décembre 2013.
Le 14 mai 2014, M. Béliveau a utilisé cette carte pour acquitter une facture de 206,56$ pour l’achat de deux paires de chaussures, au Walmart, à Saint-Jean, alors que la dépense n’était pas liée à un besoin de la municipalité.
Le 16 août 2014, il a utilisé la même carte pour payer un repas de 8,73$, au restaurant McDonald’s, à Mercier, alors que cette dépense était déjà compensée par l’allocation qu’il recevait. Il a fait de même à six autres reprises en payant avec la même carte ou une carte de la municipalité portant son nom.
Matériel
Il lui était reproché aussi d’avoir utilisé les ressources de la municipalité à des fins personnelles et non reliées à ses fonctions en faisant payer la municipalité pour l’achat de biens pour ses besoins personnels et ceux de son entreprise Roland-Luc Béliveau Construction et Rénovation.
Neuf des dix manquements allégués de cette nature ont été retenus par la Commission. Ils concernent des achats portés au compte de la municipalité ou payés avec la carte Visa de la municipalité. Dans un des cas, l’ancien maire a réclamé le remboursement de 412,76$ pour l’achat d’une cloueuse à charpente dans un magasin Réno-Dépôt, à Montréal.
Pour ce qui est des autres manquements, ils concernent l’achat de clous, d’un pare-vapeur, d’un foret de maçonnerie et d’autres équipements du genre, d’un ruban à mesurer, d’une scie sauteuse, de râteaux, d’un compresseur et de chaussures.