Virus de la grippe: le vaccin efficace à 100 % n’existe pas
SANTÉ – Dans le bulletin Flash grippe du ministère de la Santé publié le 22 novembre dernier, on apprend que le taux d’efficacité du vaccin contre la grippe distribué l’hiver dernier a été de 45 %. A-t-il eu les effets escomptés? Dre Julie Loslier, directrice de santé publique pour la Montérégie, explique pourquoi et pour qui la vaccination est conseillée.
La saison de vaccination contre la grippe bat son plein. Or, bien des gens ne se sentent pas menacés par le virus de l’influenza. Devraient-ils l’être?
L’efficacité du vaccin fluctue toujours entre 40 % et 60 %, indique Dre Loslier. «C’est ce à quoi on s’attendait. J’aime mieux qu’il soit à 40 % qu’à 0 %, dit-elle. Surtout pour les personnes vulnérables.» Celle-ci a tout intérêt à se faire vacciner, car elle est beaucoup plus à risque de subir des complications et d’être hospitalisée.
Quand la souche H3N2 est en circulation comme ce fut le cas l’hiver dernier, les autorités de santé publique remarquent que la grippe cause des complications et des décès chez 80 % des personnes touchées par le virus. Cette souche engendre beaucoup de conséquences. Quand on la compare, même la grippe de type H1N1 est moins sévère que celle-là, illustre la directrice de santé publique.
Nuance
Attention: le taux d’efficacité est mesuré dans son sens large. On ne peut pas l’appliquer à une seule personne, nuance Dre Loslier. Le virus prévient les cas de grippe sur l’ensemble d’une population.
À l’hiver 2015, il s’est avéré que le vaccin avait été complètement inutile. Malgré les fortes réactions que cette nouvelle a suscitées à l’époque, les données d’achalandage ne montrent pas de baisse significative.
«Celles de cet automne sont semblables aux chiffres de l’an dernier, tant pour le nombre de vaccins que d’inscriptions», confirme la directrice de santé publique.
Pourtant, tout semble bien tranquille au CLSC de la Vallée-des-Forts où se trouve la principale clinique de vaccination de la région. Il n’y a pas moins d’activité, affirme Dre Julie Loslier. Tout est dans l’organisation du travail. Les rendez-vous individuels évitent de créer un effet d’entonnoir dans la salle d’attente. Il y a moins de gens en même temps et la circulation est plus fluide, «ce qui est une bonne nouvelle», dit-elle.
Cible élevée
Reste que les personnes les plus vulnérables au virus de la grippe ne sont pas encore assez nombreuses à fréquenter les cliniques de vaccination. Le ministère de la Santé voudrait rejoindre 80 % d’entre elles. Dre Loslier ne nous révèle pas leur pourcentage réel, mais elle confirme qu’il reste du travail à faire pour atteindre la cible.
Les clientèles vulnérables sont nombreuses et variées. Il s’agit des enfants âgés de 6 à 23 mois, des adultes de 60 ans et plus, des personnes dont le système immunitaire est affaibli, de celles de 2 ans et plus atteintes d’une maladie chronique affectant le cœur, les poumons ou les reins et des gens diabétiques ou atteints de cancer.
À n’importe quel stade de la grossesse, les femmes enceintes souffrant d’une de ces maladies sont invitées à se faire vacciner. Les femmes enceintes en bonne santé sont admissibles durant les deuxième et troisième trimestres de leur grossesse.