«J’ai une petite partie des torts»
Maxime Poissant aurait admis porter une partie du blâme pour l’accident qui a coûté la vie à Samuel Poupart et à Catherine Leclerc le 28 novembre 2012, selon les enquêteurs qui ont procédé à son interrogatoire.
Le procès de Poissant pour cet accident survenu à Saint-Rémi s’est poursuivi au palais de justice de Longueuil. La Couronne tente de démontrer que l’accusé et les victimes faisaient une course de rue. Aujourd’hui, elle a fait témoigner les deux policiers qui ont interrogé Poissant dans les heures suivant l’accident.
La déclaration signée par Poissant a été déposée en preuve. Mais les deux policiers, Nathalie Rousseau et Steven Bertrand, ont aussi rapporté une phrase lancée par Poissant après la fin de l’interrogatoire, alors qu’ils le conduisaient à sa cellule.
«J’étais pas dans le tort au total, mais j’ai une petite partie des torts», aurait-il affirmé selon l’agente Rousseau, qui mentionne avoir noté la phrase dès qu’elle a été prononcée.
L’agent Bertrand aurait noté la phrase un peu plus tard. Sa version indique que l’accusé aurait dit «j’ai une partie des torts, mais pas au complet parce que l’autre était en boisson».
Contrairement à d’autres procès, aucune vidéo de l’interrogatoire n’a été déposée en preuve. Seule une transcription des réponses de Poissant a été fournie au jury. Les questions de l’agent Bertrand n’y figurent pas.
«Je ne voulais pas courser»
Dans sa déclaration, Poissant a indiqué que Samuel Poupart voulait faire une course, mais qu’il a refusé.
«[Samuel] a reculé très vite pour venir me rejoindre. Il a failli frapper un arbre. (…) Il m’a dit "on va aller racer sur Saint-Paul. (…) Moi, j’ai dit non. Il a insisté accotté. Je ne voulais pas me pogner avec lui, alors j’ai fait comme si je décolle, je clenche et je le laisse passer», lit-on dans la déclaration.
Selon le même document, Poissant aurait tout de même accéléré jusqu’à 120 km/h. La limite de vitesse sur la rue Saint-Paul, où la course présumée aurait commencé, est de 50 km/h. Elle grimpe à 80 km/h lorsque la rue devient un rang.
Après l’avoir dépassé, Samuel aurait freiné brusquement devant Poissant, qui lui serait presque rentré dedans. Les deux hommes se seraient suivis à environ 110 km/h jusqu’à un édifice industriel situé au 1608, rang Saint-Paul.
Les deux jeunes hommes auraient convenu de se rejoindre à une station-service située près de leur point de départ. Samuel aurait «clenché» à 160 km/h ou même 175 km/h, alors que Poissant suivait beaucoup plus lentement. Il aurait accéléré encore une fois pour dépasser quelques voitures et un autobus.
L’accident serait survenu peu après cette manoeuvre. Comme nous le rapportions la semaine dernière, Samuel Poupart roulait jusqu’à 191 km/h dans les secondes qui ont précédé l’impact.
Alcool au volant
Toujours selon la déclaration de Maxime Poissant, Samuel Poupart aurait bu de l’alcool avant de l’inviter à courser.
«Il est venu se stationner à côté de moi au centre communautaire. J’ai vu qu’il buvait de la bière. Il avait une caisse de Bud. Il avait l’air saoul. Il parlait tout croche», a affirmé Poissant aux policiers.
Le procureur de la Couronne, Me Jean-Sébastien Bussières, a terminé sa preuve aujourd’hui. Le procès reprendra mercredi, lorsque la défense entamera sa preuve.