Autopsie d’un accident mortel
Un expert mécanicien et un reconstitutionnaliste de scènes d’accident ont témoigné hier dans le cadre du procès de Maxime Poissant pour conduite dangereuse causant la mort. Leurs conclusions permettent de reconstruire les dernières secondes de vie de Samuel Poupart et de Catherine Leclerc.
L’accident s’est produit le 28 novembre 2012 sur le rang Saint-Paul, à Saint-Rémi. Selon la thèse de la Couronne, Samuel Poupart et sa passagère faisaient une course de rue avec Maxime Poissant lorsque Samuel a perdu la maîtrise de son véhicule.
L’expert mécanicien Félix Boyer n’a décelé aucun indice d’une collision entre les deux véhicules. Il n’a pas non plus trouvé de défectuosité dans la Chevrolet Cobalt bleue de Samuel qui aurait pu expliquer en partie l’accident.
Certaines des pièces du véhicule étaient toutefois dans un état tel qu’aucune conclusion ne pouvait être tirée, selon le rapport qu’il a présenté hier devant le jury.
Une «rampe d’envol»
Selon le reconstitutionnaliste de scène d’accidents de la Sûreté du Québec, le sergent Bernard Ouellet, le véhicule de Samuel aurait légèrement glissé vers le fossé près du terrain situé au 1251, rang Saint-Paul. Aucun élément de preuve n’a été détecté en amont de ce glissement. La chaussée n’aurait présenté aucune trace de dérapage.
Le fossé en question se termine en ponceau sous l’entrée d’un autre terrain. Ce ponceau aurait servi de «rampe d’envol», selon le sergent Ouellet.
«À partir de cette entrée, la Cobalt est dans les airs. Aucune partie du véhicule ne touche au sol», a illustré le sergent pendant son témoignage.
Le véhicule aurait rebondi sur une roche qui se trouvait dans le fossé. Après la roche, le sol ne présentait aucune marque du passage du véhicule puisque celui-ci se serait à nouveau trouvé dans les airs.
La Cobalt de Samuel aurait ensuite sectionné un poteau électrique et serait retombée sur le sol. Le véhicule aurait fait des tonneaux jusqu’à ce qu’il se retrouve à nouveau sur ses roues.
Le sergent Ouellet a produit une image reconstituant les différentes séquences de l’événement.
Il n’a pas encore précisé certains éléments, comme la vitesse à laquelle aurait circulé Samuel Poupart. Son témoignage se poursuit aujourd’hui au palais de justice de Longueuil.
La thèse de la course
La Couronne tente de prouver que Maxime Poissant et Samuel Poupart prenaient part à une course de rue le 28 novembre 2012. Comme nous le rapportions le 24 mai, un résident du rang Saint-Paul aurait vu les véhicules stationnés côte-à-côte et partir en furie pour atteindre au moins 100 km/h dans une zone de 50 km/h.
Les images captées par les caméras de surveillance du témoin montrent que Samuel se trouvait devant Maxime.
Un camionneur aurait ensuite observé les deux véhicules faire un virage dans le stationnement d’un entrepôt. Ils seraient repartis en vitesse, Maxime tentant de dépasser Samuel.
Une caméra placée sur l’entrepôt montre le virage, mais on y aperçoit uniquement la Cobalt de Samuel.
Le procès de Maxime Poissant devrait s’étirer sur encore plusieurs jours. Le procureur de la Couronne, Me Jean-Sébastien Bussières, a indiqué qu’il devrait conclure sa preuve mardi prochain. La défense aura ensuite l’occasion de bâtir son argumentaire.