L’UPAC rencontre les conseillers de Lacolle
MUNICIPAL – Des enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) ont rencontré, les 9 et 10 février, des membres du conseil municipal de Lacolle ainsi que le directeur général de la municipalité. Des documents leur ont été fournis.
Le conseiller Jacques Lemaistre-Caron a indiqué qu’à la suite de la décision de cinq des conseillers de se désolidariser du maire, ils avaient formulé des plaintes. La présence de l’UPAC en est le résultat.
Le maire Roland-Luc Béliveau n’était pas présent à la séance régulière du conseil que présidait M. Lemaistre-Caron, maire suppléant. Son absence n’a pas été motivée, a indiqué le directeur général.
Par ailleurs, les citoyens ont été informés qu’une plainte contre le maire avait été portée à l’attention du ministère des Affaires municipales. La lettre de la direction régionale du Ministère en informant le directeur général, Gino Dubé, a été lue en séance publique. La plainte concerne de la terre de remplissage déposée sur le terrain du 2, rue de la Beurrerie, propriété du maire.
Ingérence
La plainte reproche au maire son ingérence dans le travail des employés, plus particulièrement concernant la terre appartenant à la municipalité.
M. Béliveau aurait exigé des employés et du fournisseur que de la terre de remplissage servant aux travaux municipaux soit déposée sur sa propriété.
À ce sujet, il a déjà été question de la terre du chantier de réfection de la rue Richelieu, il y a deux ans, et celle sur le chantier du pont Léodore-Ryan, plus récemment.
Le Ministère a demandé à la municipalité de lui fournir différents documents. Après leur analyse, le Ministère se réserve la possibilité d’organiser une rencontre avec les personnes concernées. La conclusion du traitement du dossier sera communiquée à la municipalité par le commissaire aux plaintes.
Chèques non signés
Devant la lenteur du maire à signer les chèques pour acquitter les comptes de la municipalité, le conseil avait adopté une résolution autorisant le maire suppléant à le faire.
Le Ministère a informé le directeur général que cette façon de faire est illégale. M. Dubé a alors demandé au Ministère quoi faire si le compte d’Hydro-Québec n’est pas payé et que l’électricité est coupée.
On lui a répondu que c’est une première au Québec qu’un maire ne signe pas les chèques et de s’en référer aux avocats de la municipalité.
Au cabinet Dunton Rainville, les avocats ont conseillé au DG d’aller de l’avant avec la résolution, a rapporté M. Dubé. Les avocats iront débattre la question devant le tribunal et auront gain de cause parce que c’est le maire qui ne fait pas son travail, lui a-t-on dit.
Comptes
Parmi les comptes qui étaient en souffrance, il y avait celui d’Hydro-Québec. Il y a deux semaines, Lacolle a reçu un avis l’avisant que si le paiement n’était pas fait dans les huit jours, le dossier serait confié aux services juridiques de la société d’État qui prendraient les recours appropriés.
M. Lemaistre-Caron a indiqué que la municipalité doit assumer des intérêts s’élevant à 1920$ depuis deux ans en raison du retard dans l’acquittement des comptes.
Les citoyens présents à la séance ont su qu’à la suite de la publication d’articles dans le journal, le maire est venu signer les chèques.
Harold Audit est le seul conseiller à continuer à défendre le maire sur cette question de signature des chèques pourtant autorisés par le conseil. À noter que le contrat du nouveau directeur général, entré en poste au début du mois de décembre, n’a toujours pas été signé par le maire Béliveau.
Vetos
Le maire utilise très fréquemment son droit de veto sur les résolutions adoptées par le conseil. Il l’a fait à plus d’une quarantaine de reprises depuis qu’il y a confrontation entre lui et la majorité des conseillers.
Les résolutions sont ramenées à la séance publique suivante pour être adoptées de nouveau. Il y en avait treize à l’ordre du jour du 9 février.