Documentaire Un cavalier, un rêve, Boucane: l’histoire d’Yves Landry et de son cheval mise en images
TÉLÉVISION – Le destin d’un cavalier de Saint-Cyprien-de-Napierville, Yves Landry, et de son cheval Boucane, sera raconté dans le documentaire «Un cavalier, un rêve, Boucane». Le duo était perçu comme le meilleur tandem canadien en vue des Jeux olympiques de 2000 à Sydney à l’épreuve du concours complet d’équitation, jusqu’à ce qu’un événement tragique brise leur rêve.
Le documentaire, réalisé par Patrick Gazé, sera diffusé le 27 décembre, à 21 heures, sur les ondes de Canal D. L’idée de faire un film documentaire sur cette histoire a germé pendant cinq ans dans la tête de la productrice Michèle Grondin. Son cheval est en pension au centre d’entraînement La Crinière, qui appartient à Yves Landry et sa conjointe Lysel. «Boucane, c’est notre Seabiscuit. Ils ont réussi grâce à la passion et à la détermination», lance-t-elle.
Boucane a été acheté dans un encan agricole. M. Landry l’a payé 350$. À titre comparatif, le cheval du Canadien Éric Lamaze, qui a remporté l’or à l’épreuve du saut d’obstacles aux Jeux olympiques de 2008, vaut 6 M$.
«Aux États-Unis, Yves était aimé parce qu’il représentait la possibilité pour des gens qui ne sont pas des professionnels de se rendre aussi loin, explique sa conjointe Lysel Landry. On disait de lui qu’il était un real true amateur.»
Histoire
Yves et Lysel Landry se sont installés à Saint-Cyprien-de-Napierville en 1969. Ils ont construit de leur main ce qui est devenu aujourd’hui l’un des plus beaux centres d’entraînement au pays, La Crinière. L’endroit détient un parcours de cross-country qui s’étend sur 20 kilomètres et qui compte environ 200 obstacles. «Nous l’avons construit avec la sueur de notre front, nos efforts et notre chainsaw», confie Lysel Landry.
M. Landry a commencé à faire de l’équitation chez ses oncles durant sa jeunesse. En 1966, le couple s’est offert son premier cheval, en cadeau de mariage.
Dans les années 1970, alors qu’il est dans la trentaine, M. Landry fait connaissance avec le concours complet. Il s’agit d’un sport équestre qui combine trois épreuves: le dressage, le saut d’obstacles et le cross-country. Cette dernière discipline est l’épreuve la plus exigeante et la plus dangereuse de l’équitation avec ses nombreux obstacles naturels à franchir. «Ce sport est considéré comme étant encore plus dangereux que la Formule 1 par les compagnies d’assurance», mentionne Mme Grondin.
Pour preuve, M. Landry s’est brisé le bassin à quatre reprises, sans compter les fractures aux jambes. Chaque année, des cavaliers décèdent dans des compétitions qui se tiennent un peu partout dans le monde.
Kentucky
Une dizaine d’années plus tard, M. Landry participe à des compétitions au Québec et aux États-Unis. Il est bon et il gagne. À la fin des années 1980, le cavalier participe pour la première fois au prestigieux Three-Day Event du Kentucky.
Cette compétition est si relevée que près de la moitié des concurrents ne termine pas la course. M. Landry y participera à cinq reprises. Seulement une vingtaine d’athlètes dans le monde ont réussi un tel exploit.
Parallèlement à ses compétitions, Yves Landry occupe son poste d’éducateur physique à l’école secondaire Louis-Cyr à Napierville. Il enseignait toujours lorsque l’entraîneur de l’équipe canadienne de concours complet l’a remarqué.
À 57 ans, M. Landry se retrouve sur Équipe Canada avec son cheval Boucane. Ils forment alors le duo le plus prometteur du pays.
Quelques semaines après s’être distingués aux Championnats d’Europe à Burghley en Angleterre à l’automne 1997, M. Landry et Boucane sont de retour en piste. Ils rêvent d’une participation aux Jeux olympiques.
Ils y sont presque… jusqu’à ce qu’un accident imprévisible bouleverse leur destinée.
Passion
Le documentaire Un cavalier, un rêve, Boucane raconte cette histoire de résilience, de courage, de passion et de talent. Yves Landry et sa conjointe Lysel y livrent un témoignage inspirant qui donne envie d’aller au bout de ses rêves. Eux l’ont fait et continuent de le faire.
À plus de 70 ans, M. Landry élève toujours des chevaux et fait de la compétition.