Les employés du zoo de Granby lancent une seconde journée de grève
MONTRÉAL — Une seconde journée de grève a été lancée samedi matin par les employées du zoo de Granby, pour une durée indéterminée. Les négociations n’avancent toujours pas assez vite, estiment les employés représentés par le Syndicat national des salariés de la Société zoologique de Granby (CSN), section saisonniers.
Le syndicat représente quelque 130 employés, qui comprennent des techniciens vétérinaires et en soins animaliers, des naturalistes-interprètes, des mécaniciens, des menuisiers ainsi qu’une partie du personnel administratif du zoo.
Une première journée avait eu lieu le 9 juillet, à la suite de laquelle deux journées de négociations avaient eu lieu, sans grand succès de l’avis du président du syndicat, Jonathan Roy.
«On était censé faire un blitz de négo et, malheureusement, l’employeur a quitté la table plus tôt que ce qu’on espérait, déplore-t-il. Mais malgré ça, nous, on a continué à travailler sur les textes, malheureusement, il n’y a pas eu de grande avancée significative. C’est pas mal le statu quo.»
Les employés représentés par la CSN revendiquent pour leur nouvelle convention collective — l’ancienne est échue depuis le 31 décembre — des conditions de travail en accord avec les préoccupations de 2024. C’est-à-dire qui permet notamment une meilleure conciliation entre le travail et la famille et moins de précarité pour les employés. À plus forte raison pour les travailleurs temporaires.
Le syndicat dénonce, entre autres, un certain nombre de contraintes qui auraient été imposées par la direction, le retrait de certains avantages ainsi que le recours à des sous-traitants, qui met en péril le travail de certains employés à l’interne.
La CSN réclame également qu’il n’y ait plus que deux statuts d’employés: régulier et à temps partiel.
La précarité des employés à temps partiel constitue l’une des grandes revendications des grévistes. Jonathan Roy explique qu’il existe une «double probation» pour eux. «C’est-à-dire qu’après avoir fait 600 heures, ils ont 15 mois supplémentaires durant lesquels ils n’ont pas le droit au syndicat, détaille-t-il. Ça veut dire qu’ils peuvent se faire mettre dehors comme bon leur semble. Fait que, on tient à garder nos employés, nous, et pas juste avoir des portes tournantes.»
Samedi en soirée, on ignorait toujours si la grève se poursuivra dimanche.
Une disponibilité nécessaire
Dans un communiqué publié samedi matin, la direction du zoo affirme qu’elle respecte «le droit des employés en grève d’exprimer leurs préoccupations». Elle dit faire tout en son pouvoir pour résoudre rapidement ce conflit par l’entremise d’une entente mutuellement avantageuse pour toutes les parties concernées. Un engagement que le président-directeur général du zoo de Granby, Paul Gausselin, a tenu à confirmer en entrevue avec La Presse Canadienne.
Pour lui aussi, les négociations n’avancent pas assez vite. Cependant le, le PDG soutien que la direction cherche à faire évoluer la situation.
«Je peux vous dire quand même que ça avance sur plusieurs articles normatifs. Du côté patronal, on a donné nos ouvertures, nos points sur lesquels on était prêt à faire des avancées. Évidemment, on attend des réponses du côté des employés syndiqués.»
Le dirigeant du parc assure que la direction est en train d’examiner certaines demandes des syndiqués et essaie de trouver «la meilleure façon de gérer les attentes des employés tout en répondant aux besoins d’affaires du zoo».
Sur la question des retraits d’avantages, M. Gausselin préfère garder ses commentaires pour lui, disant uniquement qu’il «ne conçoit pas du tout, présentement, qu’il y ait eu des pertes d’avantages, loin de là.» «Maintenant, on est en demande d’avantages additionnels de la part du syndicat», répond-il.
Il rappelle par ailleurs, sur le sujet de la conciliation travail-famille, que des mesures sont déjà en place pour organiser un roulement des employés en poste.
«Il ne faut pas oublier que le zoo de Granby, (…) c’est un site qui est ouvert 7 jours sur 7, qui nécessite évidemment d’avoir une disponibilité des employés sur des horaires différents (…) qui doivent être respectés pour faire vivre l’expérience à nos visiteurs», insiste M. Gausselin
Cependant, il se dit ouvert aux demandes des employés et affirme être prêt à «leur accorder tous les avantages possibles», dans la mesure où ceux-ci sont compatibles avec le bon fonctionnement du zoo.
Une conciliatrice intervient dans les négociations depuis plusieurs semaines, à la demande des deux parties qui souhaitaient faire avancer au plus vite les négociations, bien que chacun accuse l’autre d’être le responsable de la lenteur du processus.
Malgré ce débrayage, le parc animalier, le parc aquatique et le parc des manèges restent ouverts et continuent d’accueillir les visiteurs.
Le syndicat ainsi que la direction assurent chacun, dans des communiqués distincts, que le bien-être des animaux ne souffrira pas de cette grève. Ce sont certaines des animations proposées par le parc qui pâtissent du mouvement syndical, avec des suspensions.