Aucun progrès n’a été fait sur les armes à feu de type assaut, déplore PolySeSouvient

OTTAWA — Un important groupe de contrôle des armes à feu craint que le gouvernement libéral n’abandonne son engagement à promulguer une interdiction complète des armes à feu de type assaut, ne citant aucun progrès tangible sur les étapes clés pour tenir cet engagement.

Dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, la porte-parole de PolySeSouvient, Nathalie Provost, s’inquiète du fait qu’ils ne verront pas ces mesures se concrétiser de leur vivant alors que le temps presse et que des élections fédérales doivent avoir lieu d’ici octobre 2025.

Un bilan de gaspillage du soutien public et de gâchage de diverses opportunités au fil des ans constituerait un «héritage dévastateur» pour les libéraux, a écrit Mme Provost, une survivante de l’attentat antiféministe de 1989 à l’École Polytechnique de Montréal.

Le groupe souhaite que le gouvernement donne suite à ses projets visant à procéder au rachat des armes à feu de type assaut interdites, notamment l’AR-15, à interdire celles qui sont passées entre les mailles du filet législatif et à renforcer la réglementation sur les chargeurs de grande capacité.

Le cabinet du ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a soutenu dans une déclaration à La Presse Canadienne qu’il «continue de mettre en place des mesures strictes pour lutter contre la violence armée».

La lettre de PolySeSouvient intervient environ une semaine après une tentative d’assassinat contre l’ancien président américain Donald Trump à l’aide de ce qui a été décrit comme un fusil de type AR-15.

À la fin de l’année dernière, le Parlement a adopté un projet de loi qui renforce les restrictions sur les armes de poing, augmente les sanctions en cas de trafic d’armes à feu et vise à lutter contre les armes fantômes artisanales.

La législation comprenait également une interdiction des armes à feu de type assaut qui relèvent d’une nouvelle définition technique.

PolySeSouvient a averti que les avantages potentiels de la plupart des mesures clés en matière de sécurité publique dépendraient des réglementations à venir, qui en préciseront les détails.

Les députés conservateurs et certains propriétaires d’armes à feu se sont opposés avec véhémence aux efforts des libéraux visant à interdire certaines armes à feu, les considérant comme une attaque contre les citoyens respectueux des lois.

M. LeBlanc a déclaré que le gouvernement rétablirait le Comité consultatif canadien sur les armes à feu pour examiner de manière indépendante la classification des modèles existants qui relèvent de la nouvelle définition d’une arme à feu prohibée dans le projet de loi.

Il a indiqué aux sénateurs en octobre que l’exercice permettrait d’identifier les armes légitimement utilisées pour la chasse, qui seraient exclues de l’interdiction.

Le ministre de la Sécurité publique a affirmé que le gouvernement mettrait également en œuvre un rachat de modèles et de variantes d’armes à feu, notamment l’AR-15 et le Ruger Mini-14, qui ont déjà été interdits par décret en mai 2020.

En outre, le gouvernement a annoncé qu’il promulguerait des réglementations garantissant une interdiction complète des chargeurs de grande capacité.

PolySeSouvient affirme que des dizaines de milliers d’armes d’assaut interdites en 2020 restent entre les mains de leurs propriétaires, tandis que des centaines de modèles arbitrairement exemptés restent légaux et que de nouveaux continuent d’arriver sur le marché.

Malgré les promesses et les engagements fédéraux, PolySeSouvient, soutient qu’il n’y a eu «aucun progrès tangible» sur la relance du comité consultatif qui décidera quels modèles actuels devraient être interdits, le programme de rachat prévu, les consultations sur l’introduction d’un processus de préautorisation pour les nouveaux modèles d’armes à feu afin de garantir qu’ils sont correctement classés et des consultations sur le renforcement de la réglementation sur les chargeurs.

Compte tenu des retards, dit la lettre, «nous commençons à soupçonner que soit le gouvernement libéral n’est pas assez compétent pour tenir ses promesses de neuf ans d’interdire les armes d’assaut, soit qu’il a renoncé à son engagement de le faire parce qu’il craint d’attiser davantage la colère du lobby des armes à feu».

Dans sa déclaration, le bureau de M. LeBlanc a rappelé que le gouvernement s’était engagé à instaurer un programme qui offrirait aux propriétaires actuels une compensation équitable pour leurs armes à feu de type assaut.