Bris de conduite d’eau: un recours collectif est déposé contre la ville de Calgary
CALGARY — Une demande de recours collectif a été déposée contre la ville de Calgary dans laquelle des entreprises affirment avoir perdu des revenus importants à la suite d’un bris majeur de conduite d’eau.
Dans une déclaration déposée mercredi, le Angel’s Cafe, situé près du lieu où la rupture de la conduite d’eau est survenue le 5 juin, allègue que la ville savait que la canalisation défaillante était faite de matériaux de qualité inférieure et aurait dû prendre des mesures préventives pour éviter l’incident.
«La ville connaissait ou aurait dû connaître l’état de délabrement de la conduite principale de Bearspaw avant la rupture et était tenue de prendre des mesures raisonnables pour éviter qu’une défaillance catastrophique ne se produise», indique le document.
La rupture de la canalisation, qui transporte 60 % de l’eau de la ville, a provoqué des perturbations majeures pour les 1,6 million d’habitants de la ville et ceux des communautés environnantes. Il a inondé un quartier et forcé la mise en place d’un avis d’ébullition de l’eau dans cette partie de la ville.
Tous les résidents ont été invités à réduire leur consommation d’eau de 25 %. Il leur a été demandé de tirer la chasse d’eau moins souvent et de prendre des douches plus courtes. L’arrosage des pelouses et des jardins a été interdit pendant des semaines, sauf à l’aide d’eau de pluie.
La proposition doit être certifiée par les tribunaux pour pouvoir être considérée comme un recours collectif. Angel’s Cafe est actuellement le seul plaignant nommé dans la plainte.
Les allégations n’ont pas été prouvées devant les tribunaux.
Une porte-parole de la ville de Calgary a déclaré que les responsables étaient au courant de la poursuite, mais n’avaient pas encore reçu le document.
Une porte-parole du fournisseur de services publics Enmax, également cité comme défendeur, a affirmé que la société avait reçu la poursuite et qu’elle l’évaluerait.
Des pertes de 60 000 $
L’avocat du café, Clint Docken, a déclaré qu’il existe de nombreuses preuves que la conduite présentait un risque de bris.
Le procès allègue qu’il y a eu au moins 600 défaillances catastrophiques du même type de canalisation.
«Ces échecs ont été bien documentés et largement médiatisés», indique la proposition de recours collectif.
Le document mentionne que la conduite, datant des années 1970, utilise du fil d’armature qui n’est pas suffisamment protégé contre la corrosion et est faite de béton poreux et sujet à l’érosion.
La poursuite indique que huit points faibles supplémentaires ont été découverts lors des réparations: «Tous ces points faibles existaient avant la rupture et étaient susceptibles d’être détectés par la ville».
Le Angel’s Café affirme qu’il a été contraint de fermer ses portes certains week-ends qui génèrent habituellement de gros revenus, comme la fête des Pères et la fête du Canada.
«Les pertes ont été tout à fait marquantes», soutient la propriétaire du café, Cathy Jacobs, dans une entrevue, précisant que celles-ci étaient estimées à 60 000 $.
Elle a déclaré que l’interruption l’avait également obligée à annuler des événements tels que des concerts et des soirées à micro ouvert.
Selon la poursuite, le café a également subi des dommages dus à la rupture, notamment un chauffe-eau et des toilettes cassés. De plus, elle allègue que la ville n’a pas fourni d’eau au café, malgré ses promesses.
Il est mentionné qu’Enmax n’a pas réussi à fournir un autre approvisionnement en eau au café, malgré un contrat pour fournir des services d’eau.
Me Docken a déclaré avoir entendu parler d’autres entreprises de la région qui avaient subi des pertes similaires.
«Il y aura des dizaines d’entreprises dans les environs immédiats», a-t-il soutenu.
La conduite a depuis été remplacée et fonctionne à 70 % de sa capacité. La consommation d’eau à l’intérieur est revenue à la normale, même si une interdiction restreint les Calgariens à arroser leur pelouse une heure par semaine.