Près de 200 candidats ont été vus en entrevue pour l’équipe volante du ministre Dubé
MONTRÉAL — La pile de curriculum vitae pour faire partie de l’équipe volante du ministre de la Santé, Christian Dubé, prend de l’ampleur. La cadence pour rencontrer le personnel soignant qui a levé la main pour prêter main-forte dans des régions où la situation est critique s’accélère lentement, mais sûrement.
À ce jour, 599 candidatures admissibles ont été reçues par le ministère de la Santé pour faire partie de l’équipe volante, destinée à se déployer dans les régions de l’Outaouais, de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord où les besoins sont importants.
«Parmi ces candidatures, quelques étapes doivent être franchies avant d’en arriver à l’entrevue, dont possiblement le passage d’un test», a spécifié le ministère dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne. À ce jour, 194 personnes ont été rencontrées en entrevue.
Davantage de personnel risque de postuler pour l’équipe volante dans le contexte où la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) a conclu lundi une entente de principe avec le gouvernement de la Coalition avenir Québec afin d’encadrer la création de cette équipe volante publique.
À cela s’ajoutent d’autres ententes intérimaires avec la FTQ et la FP-CSN. Le ministère estime que ces accords «permettront de faciliter le processus d’embauche et accélérer l’envoi de ressources pour l’équipe volante».
«Nous espérons que l’entente va permettre deux choses: d’accélérer le tri et la gestion des cv, la création à proprement dit de l’équipe et on espère que les gens vont se porter davantage volontaires», a mentionné en entrevue Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN.
Par ailleurs, on ne sait toujours pas quand ni combien d’infirmières et autres professionnels de la santé iront en renfort dans les trois régions. «Maintenant, nous maintenons la pression pour que les équipes de recrutement déploient rapidement les renforts sur le terrain», a indiqué lundi le ministre Dubé sur la plateforme X.
M. Leclerc a fait valoir que c’est la tâche du ministère «de trier et gérer comme il faut» les centaines de cv qu’il a reçus. «Je ne peux pas faire de pronostic à cette étape-ci, car je n’ai pas toutes les cartes en main. Le seul qui a les cartes en main, c’est le ministre Dubé. C’est à lui de vraiment s’activer avec ses équipes pour procéder au recrutement», a-t-il dit.
La FSSS-CSN compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privé, dont quelque 120 000 issus de toutes les catégories de personnel dans le réseau public de la santé et des services sociaux.
M. Leclerc a fait savoir qu’avant l’entente temporaire sur l’équipe volante, trois de ses membres s’étaient déjà portés volontaires et une personne sera déployée dès la semaine prochaine.
Solutions pérennes nécessaires
Les régions ciblées manquent cruellement de personnel infirmier et la FSSS-CSN ne représente pas la majorité des infirmières au Québec. M. Leclerc indique toutefois qu’il y a des pénuries importantes pour plusieurs autres professions. «Il y a aussi des besoins criants au niveau des centres jeunesse, tout ce qui est soin à domicile, préposés aux bénéficiaires, a-t-il énuméré. Il y a des données qui nous donnent à penser qu’il y a quand même une pénurie importante dans ces types d’emploi.»
Avec l’entente temporaire conclue lundi, le déploiement des équipes volantes sera analysé jusqu’en mars 2025. «Et dans l’intervalle, on va convenir d’une entente plus permanente qui va s’inscrire dans une convention collective parce que l’idée même d’avoir une équipe volante va demeurer», a fait savoir M. Leclerc.
Le personnel de l’équipe volante aura droit à une prime de 100 $ par jour, selon l’accord entre la FSSS-CSN et le gouvernement. Il s’agit d’un montant forfaitaire lié aux frais d’un déplacement et à cela s’ajoutent des allocations liées au kilométrage parcouru et les frais de repas. Un hébergement adéquat et sécuritaire doit également être identifié et réservé pour le personnel.
Selon M. Leclerc, la flexibilité est un aspect très important pour le personnel. «Au-delà du salaire et de la rémunération, il y a un enjeu qui a été perçu et nous avons convenu avec le gouvernement que cette flexibilité se retrouve dans l’entente. Ce qui est visé, c’est de rapatrier le personnel qui travaille dans les agences privées, de les rapatrier dans l’agence publique», a-t-il indiqué.
«Ceci dit, il y a quand même un enjeu pour le personnel qui habite les régions de la Côte-Nord, de l’Abitibi et de l’Outaouais, et à cet égard, l’entente prévoit l’accélération des travaux d’un comité qui était prévu dans la convention collective qui vise à mettre en place des mesures incitatives et attractives pour permettre au personnel sur les lieux d’y trouver leur compte», a-t-il mentionné.
M. Leclerc a dit que plusieurs millions ont été prévus dans les trois régions pour développer des mesures financières incitatives. «Il y a une raison pourquoi il y a une pénurie de personnel, c’est parce que les gens quittent la région, donc il faut analyser la raison. Il faut pallier à cela.»
—
Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.