Les vols de véhicules sont en baisse de 17 % au Canada, selon un nouveau rapport

TORONTO — Les vols de véhicules ont diminué de 17 % au cours des six premiers mois de 2024 par rapport à la même période l’an dernier, selon les données compilées par une organisation de lutte contre le crime financée par les compagnies d’assurance.

Selon Équité Association, cette réduction peut être attribuée à plusieurs facteurs, dont la meilleure collaboration entre les autorités frontalières et les corps policiers, les mesures mises en place par les gouvernements et la sensibilisation du public.

Le vice-président responsable des services d’enquête chez Équité, Bryan Gast, note que les efforts collectifs ont permis de réduire le nombre de vols et, ainsi, les flux d’argent entrant dans les poches du crime organisé.

De cette façon, les différentes mesures ont inversé la tendance inquiétante des dernières années.

Au Québec, les vols de véhicules ont chuté de 36 %, selon Équité, tandis que l’Ontario a connu une baisse de 14 %.

À l’inverse, le nombre de vols a augmenté de 11 % dans le Canada atlantique. Équité pense que cette hausse est probablement liée aux meilleures mesures de dissuasion qui ont été mises en place au Québec et en Ontario.

L’organisme souligne qu’il est nécessaire de continuer à se concentrer sur la prévention des vols, afin d’empêcher qu’ils se produisent.

Retirer les bénéfices du crime organisé

Le Bureau d’assurance du Canada a payé environ 1,5 milliard $ en réclamations en 2023, un niveau record. Cette année-là, les vols de véhicules ont augmenté de 50 % au Québec et dans une proportion quasi équivalente en Ontario.

Les assureurs soutiennent que la majorité des véhicules sont volés en Ontario et au Québec et exportés via le port très fréquenté de Montréal. Environ 1,7 million de conteneurs ont transité par le port l’année dernière, dont 70 % des exportations légales de véhicules du Canada, selon les autorités portuaires.

Le gouvernement fédéral estime que 90 000 voitures sont volées chaque année au Canada et que bon nombre de ces vols sont liés au crime organisé.

«Il ne s’agit pas seulement d’un crime sans victime. Ce n’est pas seulement un crime contre les biens, a affirmé M. Gast dans une entrevue, mercredi. Il s’agit d’un crime organisé qui cible le véhicule comme un produit pour en tirer profit et financer ses opérations criminelles.»

Il a ajouté que l’objectif était de réduire le nombre de vols et de retirer les bénéfices du crime organisé.

M. Gast s’est dit «prudemment optimiste» quant à la tendance sur six mois et espère qu’elle se poursuivra pour le reste de l’année. Toutefois, a-t-il ajouté, il est nécessaire de continuer à se concentrer sur les efforts de collaboration.

«C’est un problème complexe avec une solution complexe. Il n’y a pas de solution miracle, a-t-il déclaré. Tout doit être réuni, depuis le fait de rendre le véhicule plus difficile à voler jusqu’à aider les Canadiens en les sensibilisant à certaines précautions.»

Les plans d’action du gouvernement fédéral dévoilés au cours du long week-end de mai ont élargi les efforts existants, à la suite d’un sommet en février qui a réuni plusieurs parties prenantes pour discuter de solutions.

L’un des plans d’action visant à contrecarrer le crime organisé consiste à signaler tous les véhicules volés au niveau international par l’entremise d’une base de données, en informant tous les pays qu’il pourrait y avoir des véhicules volés sur leur territoire.

D’autres stratégies appellent à une expansion encore plus poussée des inspections des conteneurs d’expédition, notamment en déployant des technologies de numérisation et de détection au-delà des ports, dans des endroits comme les gares de triage. Le gouvernement a également indiqué que Sécurité publique Canada dirigerait un groupe de travail auquel participeraient tous les gouvernements provinciaux et territoriaux.