Genesis GV60 2024 essai à long terme, 1e partie : un enrobage bien pensé
Nous allons passer les prochaines semaines au volant d’un Genesis GV60 2024 et elles ne seront pas de trop pour analyser ce nouvel utilitaire de poche de la marque coréenne. Voici le premier volet de notre essai à long terme.
Voir : Genesis GV60 2024 essai à long terme, 2e partie : balade dans le Maine
Avec un nom comme Genesis, comment ne pas résister à la tentation d’en faire la… genèse !
Pour commencer, il ne faut pas confondre « ce » Genesis avec le groupe britannique qui popularisa le rock progressif dans les années 70. Ni avec la sonde spatiale de la NASA lancée en 2001 pour explorer le soleil. Ni avec plusieurs titres de film, un show de lutte professionnelle, une flopée de compagnies disparates, des jeux vidéo et un mouvement fondamentaliste chrétien.
Balayons de notre esprit toutes ces entités homonymes qui portent à confusion et concentrons-nous plutôt sur Genesis Motors, une filiale de Hyundai Motor Company fondée en 2015.
Une suite logique et prévisible.
Honda a parti le bal avec Acura en 1986. Toyota et Nissan l’ont imitée en 1989 en introduisant respectivement Lexus et Infiniti. Mazda a failli suivre avec Amati en 1991.
L’un après l’autre, les constructeurs automobiles asiatiques ont souhaité prouver qu’ils avaient développé un savoir-faire capable de rivaliser avec celui des fabricants américains et européens spécialisés dans le véhicule de luxe.
À petits pas
Hyundai a d’abord testé les eaux en 2003 avec le Concept Genesis. À l’interne, ça discutait ferme. Fallait-il vendre une Genesis sous la bannière Hyundai ou via une division indépendante ? Finalement, on opta pour la prudence en lançant la berline Hyundai Genesis en 2008.
Mais sept années plus tard (fin 2015), Hyundai se ravisa et décida de créer une nouvelle division de luxe en donnant à la EQ900 (son nom en Corée du Sud) et à l’Equus (son nom en Amérique du Nord) une remplaçante baptisée Genesis G90. Peu de temps après, la G80 succéda à la Hyundai Genesis, puis on dévoila la G70 au Salon de l’auto de New York en 2018.
Une nouvelle marque, trois berlines.
Il fallait bien sûr leur ajouter des utilitaires. Ainsi naissent les GV80 et GV70 en 2020. Une lettre pour les sedans, deux pour les utilitaires.
Mais pour être vraiment dans l’air du temps, il faut des électrons. La fée électrique se pencha d’abord sur les modèles à essence existants et les transforma en Electrified G80 et Electrified GV70.
Mais quand le modèle nait carrément électrique, à partir d’une plateforme dédiée (la e-GMP partagée par les Hyundai Ioniq et les Kia EV), rien dans son patronyme ne dévoile son type de motorisation. Il faut juste le savoir. Comme dans le cas de l’utilitaire compact GV60 introduit en 2021.
Et comme ce Genesis GV60 2024 à cent pour cent électrique que j’ai eu la chance de côtoyer pendant cinq semaines, incluant une virée de 2000 km dans l’État du Maine.
Un look remarquable
À l’avant comme à l’arrière, les lumières dans les coins du GV60 forment des fentes devenues une signature de la marque. Une épuration qui me rappelle la retenue avec laquelle des auteurs de BD dessinent les yeux de leurs personnages : deux petits points noirs et c’est tout (exemple : Tintin). Et pourtant, la physionomie du héros n’arrête pas de communiquer différentes émotions parce que ces deux points noirs sont intimement liés au reste du dessin. Pareil pour le GV60.
Un GV60 qui change dramatiquement de look selon sa couleur. Celle-ci souligne ou apaise les nombreux détails qui parcourent la carrosserie. Outre les fentes à DEL, il y a le museau métallique bombé, typiquement VÉ, et cette plus ou moins fausse grille, losangée et juste assez trouée pour aérer les entrailles du VUS compact. Le petit triangle qui couronne la grille induit soit du dynamisme quand la couleur est pâle, ou alors passe inaperçu quand la couleur s’assombrit.
Même phénomène pour les deux parenthèses stylisées qui flanquent la grille. Sur fond blanc, elles éclatent ; sur teinte foncée, on les discerne à peine.
Personnellement, j’avoue ne pas détester les contrastes. Ils donnent du caractère à cette coque qui, au demeurant, n’offre rien de banal au regard, peu importe où il se pose.
Je pense aux garnitures au-dessus des ailes et au bas des flancs qui se joignent au becquet avant pour ceinturer la caisse sans la lâcher. Ou le pavillon fuyant qui s’empresse de former un hayon sensuel marqué d’un aileron sportif. Les poignées affleurantes qui amplifient l’aérodynamisme du véhicule. Enfin, une autre fantaisie triangulaire, celle-ci bordée de chrome, s’attaque à la fenêtre de custode.
Et que dire des roues ! La version Advance du GV60 chausse des 20 po. tandis que la Performance préfère des 21 po. Ces jantes forment un tourbillon d’arêtes et de formes géométriques impressionnant.
Somme toute, un très beau design. Qui fait honneur à Luc Donckerwolke, un Belge formé à l’école allemande, comme plusieurs des designers que le triumvirat Hyundai-Kia-Genesis a attiré dans son camp en ouvrant très grand le coffre-fort.
Contenu original de auto123.