Nouvelle-Calédonie: les ressortissants néo-zélandais et australiens évacués

SYDNEY, Australie — Les gouvernements australien et néo-zélandais ont annoncé mardi qu’ils enverraient des avions pour évacuer leurs ressortissants de la Nouvelle-Calédonie ravagée par la violence.

La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a confirmé que l’Australie avait reçu l’autorisation d’effectuer deux vols pour évacuer des citoyens et des touristes de Nouvelle-Calédonie, cet archipel français du Pacifique qui a été le théâtre de violences ces derniers jours, et où certains peuples cherchent depuis longtemps à se libérer de la France.

«Nous continuons à travailler sur d’autres vols», a écrit mardi Mme Wong sur la plateforme X.

Le ministère des Affaires étrangères a indiqué que 300 Australiens se trouvaient en Nouvelle-Calédonie.

La Nouvelle-Zélande a également annoncé mardi qu’elle envoyait un avion pour évacuer 50 de ses ressortissants de Nouméa, la capitale de l’île du Pacifique, dans le cadre du premier d’une série de vols proposés pour ramener ses citoyens chez eux.

«Les Néo-Zélandais en Nouvelle-Calédonie ont traversé quelques jours difficiles – et les rapatrier chez eux a été une priorité urgente pour le gouvernement», a déclaré Winston Peters, ministre des Affaires étrangères de Nouvelle-Zélande.

«En coopération avec la France et l’Australie, nous travaillons sur d’autres vols dans les prochains jours.»

Au moins six personnes sont mortes et des centaines d’autres ont été blessées en Nouvelle-Calédonie après une flambée de violence à la suite de réformes électorales controversées adoptées à Paris.

Quelque 270 émeutiers avaient été arrêtés mardi et un couvre-feu de 18 heures à 6 heures du matin était en vigueur.

La France a envoyé plus d’un millier d’agents de sécurité, et des centaines d’autres devraient arriver mardi, pour tenter d’apaiser les troubles et de rétablir le contrôle.

Il y a eu des décennies de tensions entre les autochtones kanaks en quête d’indépendance et les descendants de colonisateurs qui souhaitent que le territoire demeure à la France.

Les violences ont éclaté le 13 mai alors que le Parlement français débattait à Paris d’un amendement à la Constitution française pour apporter des changements aux listes électorales de la Nouvelle-Calédonie. L’Assemblée nationale de Paris a approuvé un projet de loi qui permettrait, entre autres changements, aux résidents résidant en Nouvelle-Calédonie depuis 10 ans de voter aux élections provinciales.

Les opposants craignent que cette mesure profite aux politiciens pro-français de Nouvelle-Calédonie et marginalise davantage les Kanaks qui souffraient autrefois de politiques de ségrégation strictes et de discrimination généralisée.